Témoignage Papa Noel
Le 13 juin, je me me suis rendu à l’Institut pour l’Harmonie Sexuelle, assister à la conférence de Claudie Coudereau et Nathalie Giraud Desforges.
Epris de respect pour les institutions en général, l’harmonie et le sexe en particulier, j’étais intrigué par le sujet : “Comment devenir multi-orgasmique ?”.
Vu que la conférence se destine aux hommes, j’étais franchement désireux d’en savoir plus !
C’est vrai que cette question mérite qu’on s’y attarde, si des voies sont connues pour accéder au plaisir multiplié, je suis preneur,
Nous sommes installés bien sagement en rang, pour recevoir l’enseignement qui nous est proposé ce soir. L’ambiance est détendue, la conférence va pouvoir commencer.
Un petit quizz pour débuter, mon score me confirme que je ferais bien d’écouter un peu ce qui va être dit, je suis en situation d’apprendre, avec mon score perfectible.
Pour commencer, des points de vocabulaire : orgasme (celui-là je l’avais), orgaste (il s’agit de l’instant précis de l’éjaculation. Ce terme n’était pas si clair pour moi, en revanche).
Nous enchaînons avec des courbes du plaisir différenciées entre les hommes et les femmes, pour visualiser notre objectif, à nous les hommes : reproduire cette jolie successions d’ascensions très heureuses que nous avons parfois le plaisir d'observer chez nos partenaires féminines.
Au fil de la conférence, les propositions pour atteindre ces sommets enchaînés vont se succéder, que ce soit dans l'approche du sujet, de la mise en condition préalable, sans oublier une liste de techniques, intuitives ou contre-intuitives (j'ai pris des notes).
Des éléments exposés au fil des discours m’ont fait réfléchir :
- l'économie du plaisir : il est utile pour avancer sur ce sujet de considérer l'éjaculation comme un coût, ne pas céder à la montée vers l’orgasme est une condition qui va permettre de continuer à ressentir les extases successives.
- aborder l'étreinte comme le point de départ d'un récit (comment la vivre dans une perspective de la mise en mots à venir ? Comment se raconter l’un à l’autre la même étreinte ?)
- la découverte possible de l’orgasme énergétique (si on ne le recherche pas trop directement, apparemment), celui où le corps tout entier va devenir organe de plaisir, sans contact spécifique, localisation ni intention.
Trois témoignages masculins vont se succéder entre les interventions de Claudie et Nathalie.
Sans entrer dans le détail de ce qui a été dit dans cette salle le 13 juin, j’ai été frappé à la fois par la différence entre ces témoignages que par leur essence commune.
Les chemins empruntés sont différents :
- le tantra, le massage prostatique, la défocalisation par rapport à son propre corps, pour l’un.
- le second était consacré à la recherche de vocabulaire au moment de l’étreinte, pour produire ensuite un récit qui sera échangé avec le ou la partenaire et donc s’occuper de soi, et s’occuper de l’autre, à parts égales, au passage, ouvrir la porte des montées multiples et successives vers le plaisir.
- le troisième intervenant nous a parlé de son itinéraire sexuel focalisé sur ses partenaires, au fil de sa vie, qui a été infléchi par une pratique de maintien de l’excitation à son sommet en cessant tout (sauf la respiration, Claudie et Nathalie ont franchement insisté sur ce point) lors de l’arrivée sur le point de non-retour.
Les éléments communs que j’ai identifiés dans ces trois témoignages sont ceux de la prise de recul par rapport à sa propre excitation, le fait de placer l’étreinte en marge du passage du temps, abolir toute contrainte de durée, et surtout ne plus considérer l’orgasme comme un critère de réussite du rapprochement charnel.
Le mélange entre les contenus abordés était très enthousiasmant.
Aussi riche sur les aspects académiques que sur les pistes pratiques, cette conférence m'a ouvert des perspectives passionnantes, et un renouvellement des possibilités de jeu très rafraîchissant.
La combinaison des deux discours était particulièrement réussie, un cocktail très inspirant.
Nathalie nous a proposé de modifier notre approche de l’étreinte, nos attentes par rapport à nos corps, notre répertoire de caresses, notre système d’évaluation du plaisir et l’échelle de mesure associée.
Claudie nous a parlé de la similitude anatomique parfaite entre les hommes et les femmes au début du conduit anal, et nous a encouragés à partager les mêmes caresses, les mêmes explorations, apprivoiser les sensations et à faire notre miel de tout ça.
J'ai certainement trop insisté dans mon compte-rendu sur le contenu de cette conférence et pas assez sur l'ambiance. Nous avons beaucoup appris, mais aussi beaucoup souri ou franchement ri par moments.
Lorsque Claudie s'est équipée d'un gode ceinture, nous a expliqué que nous avions beaucoup à apprendre, en commençant avec un modèle modeste, mais qu'ensuite nous pouvions espérer devenir de grands garçons et que le matériel existe, en déambulant dans la salle, nous étions tous hilares.
Et ce n'est qu'un exemple.
Cet équilibre entre la diffusion d'un savoir très construit et la forme détendue, bienveillante et enthousiaste m'a séduit.
Je surveillerai de près la programmation des prochaines conférences et activités de l'ihs.