Avis de l'institut pour l'harmonie sexuelle IHS
le Professeur Henri Joyeux alertait sur
Les droits sexuels des enfants, en 2018
Quel est l’âge du consentement d’un enfant pour une relation sexuelle avec un adulte ?
« Il convient de bien réfléchir à l’écart entre l’âge du consentement pour des relations sexuelles et celui de la majorité civile– actuellement 18 ans – que certains veulent abaisser à 16. Or, cet âge du consentement serait déjà décidé par le président de la République en se basant sur celui de la majorité sexuelle, 15 ans, fixé par la loi dans notre pays depuis le 4 août 1982. Si l’âge du consentement à une relation sexuelle avec un adulte se confond désormais avec celui de « la majorité sexuelle », est-il vraiment nécessaire d’ajouter ce qui est déjà inscrit dans la loi ? Rien de nouveau et c’est heureux, car certains souhaitent, comme nous allons le voir, qu’il n’y ait pas de notion d’âge pour un tel consentement. Vous qui me lisez, et qui avez eu 15 ans, homme ou femme, pouvez-vous affirmer qu’à la quinzième année, vous aviez suffisamment de maturité, de liberté, de discernement – sauf cas très exceptionnel – pour savoir dire oui ou non à des sollicitations pour des relations aussi intimes, qui plus est, avec des adultes ? Or, depuis 1982, c’est chose possible. »
Le Professeur Henri Joyeux aborde dans cette Lettre les idées dangereuses défendues par l’Onu, l’Unesco et le Planning familial international…
Plus largement, il appelle à une grande prudence et souhaite que nous comprenions les dangers que nos enfants peuvent rencontrer sur la terre entière.
Une texte un peu long mais très rythmé, détaillé et sourcé, dont l’Institut pour l’harmonie sexuelle vous propose de larges extraits.
Bonne lecture !
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1 - L’âge du consentement d'un enfant pour une relation sexuelle
Quel est l’âge du consentement d’un enfant pour une relation sexuelle avec une personne adulte ? Sachant que le non consentement équivaut à un viol quel que soit l’âge.
Aujourd’hui enfin, l’inceste et la pédophilie sont officiellement dénoncés et punis. Mais avez-vous remarqué que l’on ne se pose jamais la question des causes. Quelles raisons (pathologies ou autres) poussent des adultes (surtout des hommes) à commettre un viol ?
2 - L’âge de la majorité sexuelle pour toutes les relations
Il convient de bien réfléchir à l’écart entre l’âge du consentement pour des relations sexuelles et celui de la majorité civile – actuellement 18 ans – que certains veulent abaisser à 16. Or, cet âge du consentement serait déjà décidé par le président de la République en se basant sur celui de la majorité sexuelle, 15 ans, fixé par la loi dans notre pays depuis le 4 août 1982[1]. Si l’âge du consentement à une relation sexuelle avec un adulte se confond désormais avec celui de « la majorité sexuelle » voir la loi actuelle, est-il vraiment nécessaire d’ajouter ce qui est déjà inscrit dans la loi ? Rien de nouveau et c’est heureux, car certains souhaitent, comme nous allons le voir, qu’il n’y ait pas de notion d’âge pour un tel consentement. Vous qui me lisez, et qui avez eu 15 ans, homme ou femme, pouvez-vous affirmer qu’à la quinzième année, vous aviez suffisamment de maturité, de liberté, de discernement – sauf cas très exceptionnel – pour savoir dire oui ou non à des sollicitations pour des relations aussi intimes, qui plus est, avec des adultes ? Or, depuis 1982, c’est chose possible.
Pas certain que ce soit un progrès ! Il n’est qu’à observer les jeunes et écouter leurs questions. On voudrait passer sous silence les perturbations psychologiques et somatiques, tant de ceux qui sont passés à l’acte de la sexualité dès 15 ans, que de ceux qui sont ridiculisés, culpabilisés même, pour ne pas l’avoir mis en œuvre. La sexualité fait partie des jeux, de ce que l’on peut appeler les essais adolescents. Ces « jeux-essais » ne sont pas sans conséquence, car ils atteignent, même sans qu’il le sache, l’Être du jeune dans son intégralité.
3- Informer, éduquer, conseiller avant 15 ans
Les jeunes ont besoin d’être correctement informés – bien avant 15 ans – de tous les sujets intimes qui les concernent.
En plus des attirances, amitiés et amours de cet âge, qu’il faut leur apprendre à gérer, s’ajoute la prévention des Infections Sexuellement Transmissibles (IST), Sida, infections bactériennes, virales, fongiques…
Il convient que nous, adultes responsables, prenions aussi conscience de ce que représente le passage de l’enfance à l’adolescence, pour que nous amenions le jeune, pas à pas, à cette maturité affective et physique particulière, au moment où peuvent s’exercer d’éventuelles sollicitations sexuelles de la part d’autres adolescents d’au moins 15 ans et/ou d’adultes. Tout cela ne peut donc se faire que graduellement, et pas au dernier moment, selon une pédagogie adaptée à l’âge qui n’atteint pas seulement l’intellect mais l’Être dans son intégralité, et dont l’affectif est premier, car la sexualité c’est le plus intime de l’intime.
Cette évolution sociétale (on disait autrefois évolution des mœurs) est-elle un véritable progrès ? Je réponds oui, si elle permet de prendre enfin conscience de l’importance et de l’urgence d’informer les jeunes sur ce sujet vital que représente leur intimité physique et affective. Un zéro en math n’est jamais catastrophique, car un progrès est toujours possible. Mais il n’en va malheureusement pas de même avec un zéro dans la connaissance des choses de la vie et de l’amour. Surtout quand le cancer, le sida ou des infections génitales (papilloma virus, chlamydia, gonocoque, tréponème car la syphilis est de retour…) deviennent les conséquences de l’ignorance. Être majeur sexuellement à 15 ans implique de savoir avant cet âge tant de choses !
Les récentes affaires d’exploitation sexuelle des femmes, au niveau international et national, ont enfin mis à jour l’état calamiteux trop fréquent de l’éducation sexuelle des hommes plus encore que celle des femmes. Qu’il s’agisse d’une maladie, de comportements délétères d’exploiteurs, de manque de respect, d’absence d’éducation ou de pulsions incontrôlées, le résultat est le même ; les dérives de la sexualité mises au grand jour démontrent que les lois ne suffisent pas.
4 - Un projet international à bien connaître
En mai 2008, le planning familial mondial, par sa fédération internationale (IPPF) a adopté « La déclaration des droits sexuels », dans la suite de la « Charte des droits en matière de sexualité et de reproduction » de 1994. Le planning familial français promeut cette charte en France, sans que les citoyens n’aient jamais été consultés. Pourtant, ce même planning familial est largement financé par nos impôts. Il faut savoir que la « déclaration des droits sexuels » est publié en octobre 2008 sous l’égide de l’ONU, de l’OMS et du planning familial international (IPPF International Planned Parendhood Federation) par les ministères de l’Éducation nationale et de la Santé de chaque pays.
5 -Si nous ne savons pas, nous y aurons droit.
Quelle est l’idéologie de ces « droits sexuels » ? Celle de droits au plaisir sexuel et à satisfaire ses « besoins sexuels » : « Le plaisir étant un aspect intrinsèque de la sexualité, le droit de rechercher, d’exprimer et de déterminer quand en faire l’expérience ne doit être nié à personne. » (Déclaration des droits sexuels). Les droits sexuels sont donc « des droits sur l’activité sexuelle, l’identité de genre, l’orientation sexuelle, l’érotisme, le plaisir, l’intimité et la reproduction », dans un contexte « non-discriminatoire ». À juste raison, le président Emmanuel Macron propose que le consentement en France ne puisse être donné qu’à l’âge de la majorité sexuelle. Lui opposera-t-on une discrimination ? Logiquement, la majorité à l’Assemblée nationale suivra si une loi se prépare. Mais qu’en sera-t-il dans les autres pays, pendant les vacances des enfants ou pour les expatriés ? Pays différents, lois différentes. On le voit bien déjà avec la PMA-GPA, l’euthanasie ou le suicide assisté. Nos politiques doivent donc agir au niveau international dans le sens de l’intérêt supérieur des enfants. La mondialisation le leur impose.
6- La pédopornographie légalisée et la porno-éthique enseignée
pour la « carrière sexuelle »
Selon les nouveaux « droits », les informations à caractère pédopornographiques ne feront plus l’objet d’aucune limitation légale ou de censure, et l’opposition des parents sera illégale. La lutte contre la pornographie pourrait passer par l’enseignement de la pornographie et même d’une porno-éthique. Une éducation sexuelle prétendument
« scientifique et objective », déjà présente dans le programme de certaines écoles de futurs thérapeutes ! Les « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe. Un cadre de référence pour les décideurs en Europe » est un document publié par l’OMS, dans la droite ligne de ces « droits sexuels ». Il est promu en France par le planning familial, par le site CANOPE sous tutelle du ministère de l’Éducation nationale[3], et également par le ministère de la Santé[4]. Selon ces « Standards » qui participent à l’élaboration des programmes d’éducation sexuelle et sont destinés à développer le « potentiel sexuel » et la « carrière sexuelle » de l’enfant, celui-ci devient « citoyen sexuel ».
7 - Une éducation obligatoire : laquelle ?
Cette éducation sera obligatoire, sans clause d’exception pour les parents, destitués de fait de leur autorité, et donc de leurs responsabilités. Quant aux « droits sexuels » pour les adultes, ils ne sont jamais définis avec précision, ce qui entretient la confusion. Ariane Bilheran détaille les problèmes majeurs que posent ces textes internationaux ainsi que les messages contradictoires qu’ils véhiculent : un enfant considéré comme potentiellement « consentant » ou, soi-disant, en capacité de dire non à un adulte, l’absence de limite d’âge pour avoir des rapports sexuels… Comme la spécialiste le dit très justement, la sexualité n’est pas du registre du droit, ni du devoir. Elle est de l’ordre des dons réciproques, de l’affectif d’abord. Notre société traduisant tout en droit, rien d’étonnant donc. Le droit est censé protéger l’individu et ses libertés, non pour lui donner un « permis de tout faire », mais pour lui permettre de « bénéficier d’une protection de sa sphère intime, de son corps comme lieu de son intégrité. » Dans les « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe » soutenus par l’OMS et l’UNESCO[6], il est notamment question d’enseigner aux enfants de 0 à 4 ans « le droit de refuser si l’expérience ou le ressenti n’est pas plaisant » (module « sexualité »), comme si l’enfant était en capacité de dire oui ou non à un « ressenti » de type sexuel initié par autrui (et a fortiori par un adulte, considéré comme « partenaire » dans une « éducation sexuelle participative » !). De 4 à 6 ans, il est question que l’enfant apprenne « le plaisir et la satisfaction liés au toucher de son propre corps, la masturbation enfantine précoce, la découverte de son propre corps et de ses parties génitales » [7].
8 - L’Institut Kinsey cherche à décriminaliser la pédophilie
Ce qui se prépare est manifestement orienté vers « les enfants qui ont aussi droit à la sexualité », dont la source mondiale est l’Institut Kinsey créé en 1947. On connaît aujourd’hui la perversité du fondateur. Il prétendait avoir découvert, sur la base d’une « science du viol » où il recruta de nombreux délinquants sexuels pour faire ses « recherches », « que les enfants [avaient] des appétits sexuels à satisfaire dès les premiers instants de la vie, [rendant] la légitimation de la pédophilie et les contacts sexuels avec un parent (…) bénéfiques ! » Alfred Kinsey avait établi une échelle des orgasmes à partir de 5 mois, au nom de la recherche et de son idéologie d’origine nazie. Son institut fut longuement financé par la fondation Rockefeller et a même obtenu un statut consultatif spécial à l’ONU, c’est-à-dire en tant qu’ONG « habilitée à faire valoir ses compétences en matière de sexualité, genre et reproduction[8]. »
Désormais, nul ne saurait être poursuivi à la suite de rapports sexuels décrétés comme « consentis » par l’adulte, l’enfant n’ayant pas le discernement pour le dire ! Voilà le chemin qui décriminalise la pédophilie.
9 - Les familles attendent de l’État la protection effective de leurs enfants.
Selon Ariane Bilheran, nous assistons à une totale désinformation concernant les « droits sexuels » ; les inquiétudes exprimées étant systématiquement rejetées et classées dans les « hoax » (canulars), alors même que la confusion engendrée par ces textes a de quoi alerter. La « déclaration internationale des droits sexuels » et les « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe » ont donc été publiés. Ils fixent désormais un cadre de référence pour les décideurs en Europe[11] et posent, sans le dire, le fondement d’une légalisation en douceur de la pédophilie, à partir d’une confusion et d’une indifférenciation entre l’enfant, l’adolescent et l’adulte. Mais plus grave encore est la banalisation des dérives, celle qui considère la pédophilie comme une « orientation sexuelle », en plus des infiltrations idéologiques majeures qui considèrent l’enfant comme « sexualisé dès la naissance », sur la base de ce dangereux personnage qu’était Kinsey. Ariane Bilheran, docteur en psychopathologie, pose à juste titre de nombreuses
questions :
« Pourquoi l’État se mêlerait-il de la sexualité de ses citoyens et de leur droit de jouir ? » « La sexualité est-elle au centre de toute existence humaine ? « Quelqu’un ne pourrait-il pas ériger en vertu un droit de ne pas jouir ? » « Pourquoi les droits sexuels, composantes des droits humains, doivent-ils être exigés ? » « Les jeunes sont-ils une catégorie marginalisée comme les homosexuels, les bisexuels, les enfants mariés ? » « Pourquoi le mot « jouir » est-il répété 27 fois dans la déclaration contre 0 mot pour mineurs et pédophiles ? » Et enfin que penser « des capacités évolutives de chaque enfant à exercer des droits sexuels pour son compte ? » « L’État doit-il laisser faire et même encourager la libre pratique sexuelle des pédophiles ?»
Pour la philosophe, il est indispensable que l’École se recentre sur ses missions premières d’instruction publique, afin que les enfants sachent lire, écrire et compter, ce qui leur donnera les moyens de développer un discernement et de se défendre, l’École n’ayant pas vocation à ce que des « éducateurs sexuels », formés à l’idéologie Kinsey de « l’enfant sexualisé », viennent interpeller les élèves sur leur sexualité à partir de la maternelle. Ariane Bilheran est très opposée à l’éducation sexuelle à l’école du fait de risques de dérives, lesquelles sont déjà bien présentes. Parler de « prévention » serait prendre amour et sexualité sous l’angle des maladies. Il reste vrai que les cours de SVT (Sciences de la Vie et de la Terre), qui décrivent les organes génitaux et leur fonctionnement, n’ont pas fait la preuve de leur efficacité éducative et préventive des Infections Sexuellement Transmissibles.
10 - L’année 1982 a été le tournant de la première prise de conscience avec le Sida
L’arrivée du SIDA sur la planète en 1981 fut le déclenchement d’une recherche assidue quant aux causes de la maladie et à l’évolution de l’épidémie en Europe, aux USA et en Afrique. C’est le ministre communiste de la santé, Jack Ralite, qui lança la grande concertation sur le cancer, en même temps que le SIDA se développait. Cette double réalité fit prendre conscience de l’urgence de délivrer une information de qualité à tous les adolescents, et d’abord de distribuer préservatifs et pilules (pass-contraception) aux lycéens. Mais cette information était-elle adaptée à leur âge et pouvait-elle répondre à leurs légitimes
questions ? C’est fort de cette prise de conscience que, depuis 1982, nous avons multiplié les rencontres avec les jeunes, tant dans les établissements scolaires publics que privés, du primaire au lycée, avec l’agrément de l’Éducation nationale (2005-2015), et avons publié pour toutes les familles « Amour et Sexualité – parlez-en tôt pour protéger vos enfants – pédophilie, inceste, pornographie » (Ed. Artège 2016).
Nous répondions aux très nombreuses sollicitations des collégiens et lycéens, plus affectifs qu’on ne le pense généralement, et leur expliquions que la première des protections était d’apprendre à « se réserver » plutôt que « se préserver ». Pour avoir personnellement accompagné un grand nombre de jeunes et moins jeunes atteints du Sida vers la fin de vie, j’ai postfacé le livre autobiographique « L’enfer est à vos portes ! » signé de Philippe, Séropositif en 1991 Ed.O.E.I.L. Il résume atrocement ce que peut vivre et subir un jeune mal informé dans notre société, sur les questions essentielles de l’Amour et de la Sexualité.
11 - Ne pas confondre « droits sexuels » et prévention des risques en matière de sexualité
Avec des parents de toutes les tranches d’âge et des jeunes, filles et garçons en fin de collège et au lycée, nous avons pu mettre au point une pédagogie SAS (Santé-Amour-Sexualité) qui facilite d’abord le dialogue parents–enfants à propos du sujet tabou de la sexualité. À la différence de certains idéologues de l’Éducation nationale, pas d’apprentissage de la masturbation aux enfants dès 4 ans, pas de présentation ou distribution de préservatifs (ce qui en soi incite au passage à l’acte), pas de discours avec le manège enchanté[13] des pénis en bois de toutes les tailles et couleurs où l’on apprend à filles et garçons à enfiler des préservatifs en public, pas de promotion des opérations transgenres chez les enfants… Au cours de cette longue expérience, nous avons pu observer de près l’inconscience de certains enseignants et parents qui confondent, pour les jeunes comme pour eux-mêmes, ces trois mots essentiels : attirance, amitié et amour.
12 - Une information-éducation laïque cohérente à propos de la sexualité
On fait croire à l’enfant qu’il est libre, mais, en vérité, il est totalement vulnérable et manipulable face à des adultes forcément plus évolués que ses parents « réactionnaires ». Ce leitmotiv a toujours été celui des régimes totalitaires. La vérité est que le jeune ne dispose pas des ressources intellectuelles, psychiques ou émotionnelles qui lui permettent de faire face à certaines dérives prétendument libératrices. Point besoin de la morale. Suffisent le bon sens et surtout l’amour et le respect absolu des enfants. En ce sens, récuser la différence sous prétexte de discrimination par l’âge est une absurdité d’adulte que l’on peut qualifier d’anthropo-illogique, puisqu' on ne dit pas la même chose à un enfant de 4 ans et à un autre de 7 ans. Les parents le savent bien. Je rappelle ici l’article 26.3 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Les parents ont le droit de choisir, par priorité, le genre d’éducation à donner à leurs enfants. » Aux plus petits du primaire, on peut expliquer d’abord la pudeur, l’intimité, la différence sexuelle, ce que fait le BB dans le ventre de sa maman, comment il se développe, seul ou jumeau, et par où et comment il vient au monde. Cela leur suffit largement. Mais encore faut-il bien cerner le niveau de maturité de chaque enfant (en attendant qu’il pose des questions, les questions viennent vite par les camarades de l’école) et respecter les histoires imaginaires qu’il peut se créer sur ses origines, ainsi que sur ses identifications sexuées. Lorsque des difficultés apparaissent, il faut consulter les seuls spécialistes en la matière, en l’occurrence les pédopsychiatres et psychologues de l’enfant, qui connaissent bien la nature des traumatismes infantiles, et non des sexologues adultes qui ne sont pas habilités à parler du psychisme de l’enfant. Avant d’entrée au collège, l’enfant doit savoir ce que peut représenter l’amour entre deux personnes (se dire et se donner des secrets du cœur, de l’esprit, du corps) et, éventuellement, comment on fait les bébés quand les deux corps s’unissent dans l’intimité, mais en se souvenant de ce que l’enfant peut être gravement traumatisé par l’introduction du sexuel, et même du biologique, dans la période que les grands spécialistes psys appellent « la période de latence ». Aux plus jeunes collégiens, filles et garçons réunis, on doit expliquer leur puberté respective, la meilleure information qui soit pour qu’ils comprennent leurs différences et apprennent à se respecter. Avant la fin du collège (4ème et 3ème en France), ce sont les bouillonnements de l’adolescence, parfaitement normaux, qu’il faut expliquer en répondant clairement et sans tabou aux questions des jeunes passionnés par les sujets SAS (surtout le dernier ”S”), car ils se plaignent souvent de ne pas pouvoir en parler avec leurs parents ou d’avoir des réponses insuffisantes. Au lycée, on peut réunir les 3 années, seconde, première et terminale, et leur expliquer, à partir de leurs très nombreuses questions, et de manière détaillée, les différences entre attirance, amitié et amour. Leur apprendre que l’amour n’est pas un sexe qui cherche un autre sexe, mais bien plus un cœur qui cherche un autre cœur. À leur âge, nombreux sont celles et ceux qui ont déjà vécu des expériences sexuelles. Mais, curieusement, leurs questions sont surtout orientées vers l’amour durable, sa construction et son entretien. N’est-ce pas la signature de l’essentiel ? Mentionner et promouvoir la protection des mineurs auprès des jeunes et des parents est une évidence qui peut éviter les dérives. Il doit s’agir de :
la prévention des IST
la prévention des grossesses précoces
la prévention des traumatismes liés aux agressions sexuelles.
Oui, il faut parler de respect et d’amour, mais l’on doit aussi poser les interdits structurants, rassurants et protecteurs pour les enfants et les jeunes. Tout n’est pas permis, non, et ce n’est pas à l’enfant de décider ce qui l’est, ou ne l’est pas, selon ses « ressentis ». Considérer la majorité sexuelle consentante dès 15 ans est, en soi, discutable, car incitative. De plus, les parents étant souvent dans l’ignorance d’une éventuelle sexualité précoce de leur enfant, ils ne peuvent pas leur venir en aide. Le simple bon sens, l’évidence naturelle, l’expérience de vie et la sagesse permettent d’affirmer qu’à 15 ans un(e) ado, quel qu’il/elle soit, n’a pas la maturité psychique, émotionnelle, et même corporelle, pour réaliser librement ses propres choix affectifs, et même ses orientations sexuelles. Celles-ci ne doivent jamais être considérées comme figées à cet âge-là, pouvant évoluer, particulièrement chez les jeunes les plus fragiles. Ceux-là ont besoin d’être aidés, écoutés et éclairés par des adultes de confiance. Faire croire qu’un enfant de 12 ans, et même de 15, peut être consentant pour telle ou telle relation sexuelle, comme les lobbies cités plus haut le prétendent et cherchent à l’imposer à tous, est une imposture humaine. La résistance des personnes et des familles s’impose. Ces questions conditionnent pour chaque enfant la stabilité de toute une vie.
Professeur Henri Joyeux
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